Construire un muret de soutènement

Sommaire

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Un muret de soutènement est un mur extérieur qui retient de la matière (terre, matières pulvérulentes, gravats…). On le trouve généralement sur des terrains en pente. Le muret de soutènement peut aussi servir à protéger de l'érosion et des crues, faire office de mur antibruit ou bien de clôture.

Le principe du mur de soutènement consiste à s’opposer à la poussée des matériaux retenus par celui-ci. Si sa construction demande un savoir-faire de professionnel, il est cependant possible de réaliser un muret de soutènement dans certains cas simples, par exemple un petit talus.

Voici les étapes pour construire un muret de soutènement en parpaing. Il peut aussi être réalisé en bloc à bancher ou en béton préfabriqué.

Zoom sur le muret de soutènement

Destiné à retenir de la matière, le muret de soutènement doit avoir une base suffisamment stable et être assez solide pour résister à la pression. C’est pourquoi sa construction doit respecter certains points essentiels.

En ce qui concerne le terrain :

  • le dénivelé ne doit pas excéder 10 % ;
  • le sol ne doit pas être meuble.

Muret en T inversé

Le muret de soutènement peut être en forme de T inversé : la largeur du mur est identique sur toute sa hauteur, en revanche la semelle est plus large que le mur. La largeur de la fondation côté remblai est plus grande que côté mur visible.

Attention : pour un muret assez haut ou soumis à certaines contraintes particulières, ce procédé ne peut être envisagé qu’en se référant à une analyse précise d’un bureau d’études.

Les dimensions du muret et de ses fondations dépendent de la nature du sol, du type de mur, etc. On peut cependant définir les ordres de grandeur suivants :

  • Les fondations sont hors gel. Au besoin, consultez la carte de votre région pour connaître la profondeur à atteindre.
  • La largeur de la semelle correspond environ à 0,5 à 0,66 × hauteur, avec un minimum de 40 cm. La partie de la semelle côté mur visible (la plus courte) est de 0,15 à 0,20 × hauteur.
  • Avec des parpaings classiques, la largeur de mur est de 20 cm (épaisseur minimale).

Exemple 1 : un mur de soutènement de 1 m de hauteur a une semelle de 50 à 66 cm de large, soit 15 cm côté mur visible + 20 cm (épaisseur du mur) + 15 à 30 cm côté remblai.

Exemple 2 : si le mur fait 2 m de hauteur, la semelle est de 1 à 1,30 m de large, soit 30 cm côté mur visible + 20 cm (épaisseur du mur) + 50 à 80 cm côté remblai.

Le mur poids

Une autre forme possible est le « mur poids » qui se caractérise par une base plus large que le haut du mur. Ce procédé est moins économique en matière, mais sa conception assure une certaine stabilité. Les ordres de grandeur des dimensions sont :

  • profondeur de semelle hors gel ;
  • largeur de semelle entre 0,33 et 0,5 × hauteur (40 cm au minimum) ;
  • largeur de la base du mur de l’ordre de 0,2 × hauteur + 0,10 m ;
  • largeur minimale du haut du mur (dernier tiers) de 20 cm.

Exemple : un mur poids de 1 m de hauteur a une semelle de 40 à 50 cm de large, une base formée de parpaings de 27 cm d’épaisseur, et le haut du mur (dernier tiers) est réalisé avec des parpaings classiques de 20 cm d’épaisseur.

Enfin, toute construction d’un muret de soutènement doit impérativement s’accompagner d’un système de drainage efficace.

Note : n'hésitez pas à consulter un bureau d'études qui pourra établir avec précision la charge d'exploitation de votre muret, et donc son dimensionnement et son ferraillage. Un mur bien conçu évite de mauvaises surprises lors de la mise en œuvre et une pérennité de la construction dans le temps.

1. Délimitez les fondations

Commencez par marquer au sol l’emplacement de votre muret suivant les dimensions de la fondation :

  • Enfoncez des piquets dans le sol au niveau des extrémités du mur et à intervalles réguliers.
  • Tendez un cordeau entre les piquets.
  • Marquez l’emplacement de la fouille au sol avec du plâtre.
  • Puis retirez les piquets et le cordeau.

2. Creusez le fond de fouille

  • Décaissez votre talus à la bonne profondeur avec pelle et pioche, ou louez une minipelle. La profondeur du fond de fouille correspond à la profondeur de la semelle augmentée de l’épaisseur du hérisson.
  • Réservez la terre, si elle n'est pas argileuse, ainsi que les cailloux. Ces derniers, une fois lavés, serviront pour le remblai, le drainage et la fondation.

3. Coulez les fondations

  • Dans le fond de fouille, formez un hérisson d'environ 10 cm composé soit de graviers à forte granulométrie, soit de cailloux de petite taille issus de la récupération du décaissement, voire un mélange des deux.
  • Préparez votre béton dans une bétonnière. Coulez une semelle d’une épaisseur de 5 cm sur toute la longueur de votre mur, ou placez des cales de 5 cm pour surélever le ferraillage.
  • Mettez en place le ferraillage. Positionnez des semelles liaisonnées sur toute la longueur, et mettez en place des attentes verticales espacées régulièrement qui seront solidarisées au mur de soutènement.
  • Remplissez votre fouille avec du béton.
  • Nivelez la couche et vérifiez le niveau avec un niveau à bulle.
  • Laissez sécher environ 48 h avant de maçonner le mur.

4. Montez le muret de soutènement

  • Posez des piges et un cordeau pour avoir le niveau horizontal et vertical de votre mur.
  • Préparez votre mortier à la bétonnière.
  • Étalez une couche de mortier et commencez la pose du premier rang de parpaing en prenant soin de bien vérifier l’alignement et le niveau.
  • Tous les 2 m environ, posez des blocs d'angle avec un ferraillage vertical afin de renforcer votre mur.

Note : le ferraillage est un aspect essentiel de la solidité du mur. Assurez-vous qu’il soit correctement effectué avec des aciers de qualité et de section suffisante.

  • Au bas du mur, au-dessus du niveau du drain, faites des trous obliques dans les parpaings pour créer les barbacanes destinées à évacuer l'eau. Vous pouvez percer les trous avec massette et pointerolle (ou louer un perforateur avec trépan).

Note : en plaçant les barbacanes au-dessus du drain, vous pourrez détecter si ce dernier est bouché.

  • D’un rang à l’autre, commencez alternativement avec un parpaing plein ou avec un demi-parpaing. Les joints sont ainsi décalés.
  • Après chaque parpaing posé et quand un rang est terminé, vérifiez le niveau et l’aplomb avec le niveau à bulle et le fil à plomb. Prenez le temps de faire les rectifications si besoin.
  • Si votre mur fait plus de 2 m de hauteur, réalisez des ferraillages horizontaux supplémentaires à mi-hauteur éventuellement et au faîte du mur.

Note : un mur de soutènement demande savoir-faire et expertise. Si la construction en elle-même n'est pas compliquée, prenez soin de consulter un bureau d'études pour la conception. Il vous fournira tout le détail des dimensions et du ferraillage à faire en fonction de votre terrain et du mur à construire. Cela représente un gain de temps et une économie certaine au regard des risques encourus d'un mur mal conçu.

5. Réalisez le drain du mur de soutènement

Le drain est un élément essentiel pour assurer la pérennité de votre mur de soutènement. Il est réalisé côté remblai puisqu’il sert à évacuer l’eau absorbée dans la terre retenue.

  • Commencez par appliquer un enduit bitumeux sur toute la surface du mur ou bien une protection de soubassement.

Note : l’étanchéité de la paroi côté remblai évite une dégradation du béton et du ferraillage du mur.

  • Une fois le produit imperméabilisant sec, posez un feutre géotextile de drainage, qui va envelopper les graviers et le tuyau de drainage. Placez-le contre la paroi à la hauteur du futur drain. Prévoyez une longueur suffisante pour qu’il descende jusqu’au sol et remonte de manière à recouvrir totalement le drain.

Bon à savoir : les lés en feutre imputrescible doivent se recouvrir. En effet, c’est ce géotextile qui empêche la terre fine de pénétrer dans le système drainant et qui évite qu’il se bouche.

  • Posez un lit de petites pierres et de gravier assez gros.
  • Placez la chaussette drainante (tuyau) puis recouvrez-la de gravier.
  • « Refermez » le feutre géotextile.

Attention : lors de la conception du drainage, il est important de rappeler qu'un propriétaire n'a pas le droit d'évacuer ses eaux pluviales chez son voisin et qu'il en est responsable – art. 681 du Code civil. Il faut si besoin rediriger l’eau vers un réseau de collecte et d’évacuation.

6. Remblayez le mur de soutènement

  • Si votre terre est drainante, vous pouvez l'utiliser, mélangée avec des cailloux assez gros, pour remblayer votre mur de soutènement.

Note : si votre terre n'est pas drainante (terre argileuse par exemple), le bureau d'études vous le dira. Il est alors préférable d'acheter un remblai drainant en carrière.

  • Remblayez en respectant le niveau de remblai prévu. Un talus plus important modifierait les efforts en jeu.

7. Entretien du mur de soutènement

  • Vérifiez régulièrement l’écoulement de l’eau par les barbacanes.
  • Vérifiez également l’écoulement de l’eau par le drain. Lors de la construction, vous pouvez prévoir un regard pour effectuer le contrôle et éventuellement nettoyer au jet d’eau.
  • Évitez de planter des arbres à grandes racines à proximité du mur.
  • N’envisagez pas de modification de construction (réhaussement du mur, construction mitoyenne sur la semelle du mur, etc.) sans faire appel à un bureau d’études.

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